Les Nabis en peinture: découvrez ce cercle artistique à travers des œuvres emblématiques

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Dans le monde artistique de la fin du XIXe siècle, Paul Sérusier s’est imposé comme une figure clé, jouant le rôle d’un véritable messager des idées nouvelles en matière de peinture. Inspiré par les enseignements de Paul Gauguin, rencontré lors d’un séjour breton, il a pris l’initiative de guider un groupe d’artistes novateurs issus majoritairement de l’Académie Julian.

Ces élèves ont été les témoins et les acteurs d’une révolution picturale prônant un retour à l’essentiel. Ils étaient encouragés à abandonner la représentation fidèle au profit d’une approche plus symbolique et personnelle. En effet, pour eux, l’image devait avant tout traduire une interprétation subjective du monde qui nous entoure plutôt que chercher à copier la réalité dans ses moindres détails.

La démarche proposée par Sérusier constituait non seulement un héritage des convictions de son mentor Gauguin mais également un socle sur lequel allait se construire l’avant-garde artistique du XXe siècle. Cette nouvelle vision était révélatrice ; elle annonçait une évolution majeure dans l’univers des arts visuels.

Pont-Aven, berceau de la modernité

L’ensemble nodal de l’Académie Julian

Les Nabis et les Fauves formaient un collectif d’artistes plutôt qu’un mouvement artistique structuré, guidés par l’influence de Paul Gauguin et Paul Sérusier. C’est lors de sa rencontre avec Gauguin que Sérusier crée « Le Talisman », une œuvre qui marque le début d’une nouvelle vision artistique. Inspiré, il partage ensuite cette révélation avec ses élèves à l’Académie Julian, qui vont former la base du groupe des Nabis.

Ces jeunes artistes avaient une approche spirituelle et sacrée de l’art, refusant l’impressionnisme pour chercher une expression plus pure. Ils étaient ouverts aux courants avant-gardistes comme le Symbolisme, manifestant ainsi leur désir d’innovation esthétique contrairement aux étudiants des Beaux-Arts. Leur démarche était celle d’un retour aux fondamentaux de la création artistique.

Origines et concepts fondamentaux du mouvement nabi en peinture

À la fin du XIXe siècle, un événement phare a été le catalyseur de l’émergence d’idées picturales novatrices. L’Exposition Universelle de 1898 fut cette plateforme où les artistes issus du mouvement impressionniste et synthétiste ont pu présenter leurs travaux innovants. Sous l’égide de la tour Eiffel, symbole d’avant-gardisme, ces nouvelles façons de concevoir l’art ont suscité des débats animés.

Les protagonistes de ce renouveau artistique, connus sous le nom de nabis, étaient guidés par une vision distincte : pour eux, la peinture transcendait la simple représentation naturaliste. Elle se faisait l’écho d’une réinterprétation personnelle et subjective du monde qui nous entoure, en s’affranchissant des contraintes traditionnelles comme les couleurs fidèles à la réalité ou encore les principes académiques liés à la perspective.

Le mentor intellectuel des nabis était Maurice Denis. À tout juste vingt ans, il formule dans un article une phrase emblématique qui résume leur credo artistique, considérer avant tout un tableau comme un agencement harmonieux de couleurs sur une surface plane.

Inspirée par différents courants visuels tels que les vitraux médiévaux, les estampes japonaises et l’héritage esthétique égyptien, chaque œuvre nabi constitue une expression unique malgré ces influences communes. Ils cherchent ainsi à capturer non pas une imitation fidèle du réel mais plutôt sa quintessence selon leur propre sensibilité créative.

La décoration et les ornements chez les nabis

« Le nabi fortement influencé par le Japon »

Surnommé par ses pairs le peintre du bonheur, Pierre Bonnard s’est distingué dans le monde de l’art par ses œuvres empreintes d’influences nippones. Sa méthode, inspirée des estampes du Japon, se caractérise par une utilisation audacieuse de la couleur et un intérêt marqué pour les effets de calligraphie.

Son œuvre phare, une série de quatre toiles conçues en 1891 telles des pans de paravent, trône majestueusement au musée d’Orsay. Les techniques employées reflètent sa fascination pour l’art japonais ; il privilégie notamment la détrempe à la colle plutôt que la peinture à l’huile plus traditionnelle. Cette approche confère à ses tableaux une grâce toute particulière qui ravit les sens et invite à un voyage poétique semblable aux créations contemporaines d’Édouard Vuillard.

Les compositions verticales et répétitives typiques du style oriental se mêlent ainsi harmonieusement au sein de son art, faisant écho à une certaine délicatesse intimiste très prisée durant cette période artistique florissante.

Les Nabis, experts en art décoratif

Les adeptes du mouvement nabi se sont investis corps et âme dans la revalorisation des arts décoratifs, inspirés par les mots d’Albert Aurier. Ils ont cherché à effacer la frontière entre l’art appliqué et la peinture traditionnelle, pour rendre le beau accessible au quotidien. Leur intérêt s’est porté sur des supports variés comme l’affiche ou l’estampe ; ils ont ainsi contribué fréquemment à divers journaux, avec notamment Pierre Bonnard, Henri-Gabriel Ibels et Félix Vallotton qui se sont illustrés dans ce domaine.

Maurice Denis s’est particulièrement distingué en apportant son talent à l’illustration de livres tels que « Le voyage d’Urien » d’André Gide. La collaboration avec le monde littéraire et théâtral était également centrale pour ces artistes complets qui n’hésitaient pas à mettre leur créativité au service du spectacle vivant, en fournissant décors et programmes.

En plus de produire des esquisses pour des vitraux commandités par le marchand Samuel Bing – dont celui de Edouard Vuillard nommé “Les Marroniers” est aujourd’hui exposé au Dallas Museum of Art – les nabis ont introduit dans leurs œuvres des couleurs audacieuses préfigurant les fauves, ainsi que des perspectives multiples annonciatrices du cubisme. Ces explorations avant-gardistes ont ouvert la voie à l’expressionnisme abstrait.

Tout au long de leur carrière artistique, ces pionniers n’ont cessé d’évoluer tout en contribuant activement au renouveau pictural afin de toucher un public toujours plus large.

À découvrir également

Les artistes de l’École de Pont-Aven, comme Gauguin, ont forgé un style unique en Bretagne.

La peinture post-impressionniste va au-delà de l’impressionnisme, avec des techniques variées et une approche plus symbolique.

Le fauvisme est caractérisé par l’audace chromatique. Matisse et Derain sont des figures emblématiques de ce mouvement.

Enfin, le symbolisme privilégie les thèmes mystiques et expressifs pour évoquer des idées plutôt que la réalité objective.

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