Nature morte et splendeur du Siècle d’Or : succès inébranlable lors des ventes aux enchères de peinture néerlandaise

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Au XVIIe siècle, la Hollande vit son âge d’or. Cette époque est marquée par un essor sans précédent dans les domaines de l’intellect, de la science, du commerce et de l’art. Le pays est alors scindé en deux régions distinctes : le Nord protestant et le Sud catholique sous contrôle espagnol.

La nature morte, ce genre pictural qui met en scène des objets inanimés, parfois accompagnés d’animaux, connaît une évolution remarquable depuis l’Antiquité. Un exemple célèbre remonte à Zeuxis avec son œuvre représentant des raisins si réalistes qu’ils trompaient les oiseaux. Parmi les vestiges antiques figure la Nature Morte avec panier de figues datant du Ier siècle avant notre ère à Pompéi, aujourd’hui exposée au musée archéologique de Naples.

C’est cependant au début du XVIIe siècle que le genre se renouvelle en Europe. La Hollande devient un terreau fertile pour cette forme artistique grâce à une moindre préoccupation pour la hiérarchie traditionnelle des genres picturaux. La nature morte prospère alors aux Pays-Bas et s’étend sur le marché international. Des artistes néerlandais excellent particulièrement dans ce domaine, explorant diverses thématiques telles que fleurs, fruits ou poissons sous le terme « Still leven » (nature silencieuse), popularisé vers 1650 en Flandres.

Identifier les différences entre une nature morte des Pays-Bas et une de Flandre

Dans la partie nord du pays, l’art pictural se démarque par sa diversité et sa finesse. Contrairement aux territoires dominés par l’influence de la religion catholique où les commandes émanent souvent de l’église et des souverains, ici ce sont les citoyens qui sont au cœur du marché de l’art. Leurs achats favorisent une production en masse d’œuvres souvent petites et abordables, rendant ainsi l’art accessible à tous.

À cette époque, moins d’un pour cent des créations artistiques nous est parvenu. Cet héritage limité recèle toutefois des chefs-d’œuvre inestimables ainsi que des productions plus courantes de moindre qualité. Par exemple, certaines natures mortes produites en série reflètent une qualité variable.

Les artistes hollandais protestants optent pour un style épuré dans leurs natures mortes, intégrant peu d’éléments mais avec un grand soin pour le détail et chargées de symboles moralisateurs. Un cas à part est celui de Pieter Aertsen qui s’écarte de cette tendance en réalisant des toiles foisonnantes telles que son œuvre «L’étal du boucher», conservée au North Carolina Museum of Art.

En Flandre catholique, on remarque un contraste : les peintures plaisent davantage à la noblesse aimant les grandes toiles dramatiques avec scènes de chasse ou trophées imposants. Les œuvres y sont plus ostentatoires avec un environnement riche incluant textiles luxuriants et pilastres antiques, une tendance incarnée notamment par Alexander Coosemans et ses disciples.

Les bouquets, parmi les sous-genres initiaux

Dans le nord de l’Europe, les premières peintures représentant des natures mortes étaient souvent exécutées avec une gamme de couleurs limitée. Ces œuvres dépeignaient habituellement des arrangements floraux, reflet de l’engouement pour la culture des fleurs et du commerce florissant qui en découlait, en particulier celui des tulipes. Jan Brueghel, surnommé Brueghel de Velours pour sa finesse artistique, compte parmi les pionniers à avoir posé son pinceau sur ce type de sujet après son séjour italien.

Avec le temps, d’autres artistes se sont distingués dans cet art subtil. Les bouquets qu’ils peignaient prenaient place souvent dans un cadre idéalisé tel que proposait Ambrosius Bosschaert. Quant à Jan Davidsz de Heem, il optait pour une approche plus nuancée au niveau chromatique. Il est intéressant de noter que ces compositions florales transcendaient fréquemment la réalité; elles rassemblaient diverses espèces botaniques qui ne cohabitent pas naturellement dans le même espace-temps.

La nature morte gagna rapidement en popularité autant auprès du public que chez les collectionneurs, au point où certains tableaux pouvaient surpasser le prix d’un portrait. Ce genre pictural s’est ainsi solidement ancré dans la culture européenne comme un symbole aussi bien social qu’économique.

Plaisir pour les yeux ou signification symbolique secrète ?

Les peintures de natures mortes vont bien au-delà de la simple représentation d’objets inanimés comme les aliments sur une table. Elles sont un moyen pour les artistes d’exhiber leurs compétences en dépeignant minutieusement diverses textures et formes. Plus qu’une imitation de la réalité, ces œuvres portent souvent en elles un message moral. Fréquemment, ce message s’articule autour du concept célèbre du ‘Carpe diem’, incitant à savourer l’instant présent.

Il existe plusieurs sous-genres symboliques dans l’art des natures mortes. Parmi ceux-ci, on trouve les scènes réalistes qui trouvent leur parallèle dans la peinture de paysage ou encore le Ontbijtje, illustrant les restes d’un repas, style rendu populaire par Clara Peeters avec son œuvre exposée au musée du Prado à Madrid. Le XVIIe siècle voit aussi l’émergence des Pronkstilleven, caractérisées par leur affichage de luxe et opulence; Willem Kalf et Pieter Claesz en sont deux illustres représentants.

La nature morte peut également arborer une dimension plus didactique avec les Vanités, évoquant la fuite inexorable du temps à travers des symboles allégoriques. L’interprétation reste néanmoins assez libre puisque ces toiles étaient destinées à un public vaste et varié plutôt qu’à un acheteur spécifique.

Finalement, il est important de noter que distinguer entre les œuvres flamandes et hollandaises n’est pas toujours aisé car il y avait beaucoup d’échanges artistiques entre le nord et le sud due aux mouvements migratoires des artistes suivant leurs mécènes ou fuyant des troubles religieux.

La valeur marchande pour ces chefs-d’œuvre est remarquablement élevée; prenons pour exemple une nature morte signée Ambrosius Bosschaert qui fut vendue pour 3,3 millions d’euros lors d’une vente aux enchères chez Drouot. Cela souligne l’importance capitale d’avoir une expertise adéquate concernant toute acquisition potentielle dans ce domaine artistique particulièrement prisé.

À propos de ce sujet :

L’art flamand et hollandais se distingue par ses représentations saisissantes de paysages. Les artistes ont capturé avec précision la lumière naturelle ainsi que les nuances subtiles du ciel et de la terre, donnant vie à chaque toile. Les vastes étendues, souvent agrémentées de scènes bucoliques ou maritimes, reflètent une profonde compréhension de l’environnement naturel. Ce souci du détail a élevé le genre paysager au rang d’expression artistique majeure dans ces régions.

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